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"Oui à la Constitution"

11 octobre 2004

Réunion du Club Témoin

NOTRE OUI AU TRAITE CONSTITUTIONNEL EUROPEEN

Le Club Témoin organise le Mercredi 10 Novembre 2004
à 19H30 à la Maison de l’Amérique Latine

Avec la participation de :

Josep BORREL FONTELLES, Président du Parlement européen
Jacques DELORS, Ancien Président de la Commission européenne
François HOLLANDE, Premier secrétaire du Parti socialiste

de trois grands témoins :

Elisabeth GUIGOU, député de Seine Saint Denis
Gaétan GORCE, député de la Nièvre
Jean-Yves LE DRIAN, Président du Conseil Régional de Bretagne

 en présence de Bertrand DELANOE, Maire de Paris

Les débats seront animés parJean-Pierre MIGNARD,
président du Club Témoin.

ATTENTION PLACES LIMITEES – Inscription préalable requise
avant le 5 novembre
Par internet : clubtemoin@yahoo.fr
Par téléphone : 01.53.45.47.47
Par courrier :    TEMOIN – c/o LYSIAS, 17 rue de la Paix 75002 PARIS

Une contribution de 5 € sera demandée aux participants.
Les contributions supérieures seront les bienvenues.

Adresse
Maison de l’Amérique Latine
217 boulevard Saint Germain
tél. 01 49 54 75 20 – fax. 01 40 49 03 94
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26 août 2004

Europe : pour un oui socialiste

Même insuffisant, le traité constitutionnel doit être soutenu par le PS français.


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d ans le débat sur le traité constitutionnel, nous devons dire la vérité aux Français sur le texte et sur ce que nous serons capables de faire, demain, si nous revenons aux responsabilités. Devrions-nous dire non ?

1. Socialistes, attachés à l'harmonisation fiscale et sociale, à un gouvernement économique, à une modification du statut de la banque centrale, nous ne pouvons nous satisfaire du texte qui nous est proposé. Nous en mesurons les insuffisances et les limites au regard de nos ambitions. Mais nous ne saurions objectivement faire de ce traité le nouveau cheval de Troie du libéralisme et faire porter à l'Europe la responsabilité de tous les maux que nous connaissons aujourd'hui (délocalisation, chômage, inégalité). Comme si chaque pays serait plus fort pour faire face, seul, à la mondialisation, comme si chaque gouvernement pouvait se défausser de ses échecs en la matière sur «Bruxelles», comme s'il n'était pas lui-même partie prenante des décisions qui sont prises au niveau européen.

Ainsi, le raisonnement des tenants du non au traité constitutionnel est contestable à plusieurs titres. En prétendant que le cadre institutionnel européen contraint aux politiques libérales, il dédouane les gouvernements de leurs responsabilités dans les politiques menées. De plus, il néglige les avancées obtenues par les socialistes européens au sein de la Convention. Nous partageons, enfin, la position de la Confédération européenne des syndicats, et soulignons les évolutions positives de ce texte par rapport à celui de Nice sur au moins quatre points :

- Le traité rompt avec l'orientation libérale du traité de Rome et affirme que l'Europe est une économie sociale de marché qui a comme objectif le plein emploi, le développement durable, la justice et la protection sociale, l'égalité entre les femmes et les hommes, la lutte contre les discriminations, la diversité culturelle.

- Il reconnaît clairement le rôle des partenaires sociaux et celui du nouveau sommet social tripartite (qui les réunira au niveau européen avec la Commission et le Conseil), base pour un contrat social européen.

- Il intègre la charte des droits fondamentaux qui devient juridiquement contraignante, y compris pour les droits sociaux et syndicaux.

- Enfin, et c'est une innovation essentielle, le traité donne une base juridique pour légiférer sur les services publics et d'intérêts généraux selon d'autres critères que ceux de la concurrence, afin de prendre en compte leurs missions de cohésion sociale et territoriale.

Quant à la dimension institutionnelle et politique, il n'y a rien de comparable avec le traité de Nice. D'ailleurs, les principaux opposants ne le contestent pas. Le nouveau texte marque des avancées importantes pour la démocratie en Europe (renforcement des pouvoirs du Parlement européen, désignation du président de la Commission, contrôle des parlements nationaux) et instaure le droit de pétition des citoyens européens.

2. On fait le reproche à la Constitution de ne pouvoir être modifiée qu'à l'unanimité. L'argument est recevable, en particulier en ce qui concerne les politiques de l'Union. Mais, cela vaut aussi pour les traités en vigueur. Le rejet du nouveau texte ne ferait pas reculer l'unanimité en matière fiscale et sociale.

En revanche, le champ d'application des coopérations renforcées est étendu et permet de construire une avant-garde. En ce sens, l'avenir européen reste ouvert pour les pays qui souhaiteront aller plus loin ensemble dans la construction de l'Europe politique et sociale.

3. Nous refusons de faire le procès des nouveaux venus dans l'Europe à 25 pour justifier un non. Le problème essentiel est d'abord de dépasser les réticences et les blocages que font peser des pays comme la Grande-Bretagne sur la construction européenne et particulièrement sur ses capacités à avancer sur l'harmonisation sociale et fiscale que nous souhaitons tous.

Un non du PS français au traité aurait à nos yeux une double conséquence. Il provoquerait une crise qui nous conduirait à l'isolement car tous les partis socialistes européens de gouvernement comme d'opposition sont favorables à ce traité, y compris ceux qui - comme nous - veulent d'ores et déjà le dépasser. Aucun pays n'est prêt à nous suivre dans cette voie. La crise ne serait pas européenne mais française.

Enfin, le non forcerait les socialistes, en cas de retour aux responsabilités, à expliquer piteusement que ce qui était inacceptable hier deviendrait brutalement tolérable. Les volte-face se paient cher en politique. Sauf à se mettre, même temporairement, en dehors de la construction européenne, au prétexte qu'elle ne conduise pas mécaniquement au socialisme. Cette conception est à l'opposé du combat politique que nous avons mené avec F. Mitterrand, puis Lionel Jospin. L'Europe avance par compromis ; elle ne peut être un projet abouti. Et la Constitution n'est qu'une étape.

C'est pourquoi nous sommes favorables à ce point du débat à un oui socialiste au traité européen.

Ce oui s'accompagne de trois exigences :

1. Nous voulons mettre en place une nouvelle convention avant 2009 qui devra :

- S'engager sur un traité social.

- Préciser les obligations de la politique économique et monétaire pour la croissance et l'emploi.

- Modifier les statuts de la Banque centrale européenne.

- Introduire la majorité qualifiée pour la politique sociale et pour la politique fiscale.

2. Profiter du futur traité constitutionnel pour construire une avant-garde plus intégrée au niveau européen. Ce souhait, partagé par de nombreux socialistes, justifie à lui seul la nécessité de construire des alliances pour porter ensemble des ambitions communes (recherche, politique industrielle, développement durable, politique sociale et fiscale...).

3. Demander, dans le droit-fil du traité constitutionnel, que le groupe socialiste européen engage un travail sur l'écriture de la loi-cadre pour donner une protection aux services publics en Europe et permettre de développer les réseaux européens de services d'intérêt général.

Chacun l'aura compris : nous souhaitons que le PS reste fidèle à son histoire comme à ses engagements et sorte renforcé par ce débat en France et en Europe. Sa démarche doit être exigeante. Elle n'a de sens que si elle fait progresser l'intégration européenne dans les domaines politique et social. L'Europe est un grand projet. Les socialistes y ont, depuis cinquante ans, pris une part décisive. C'est un engagement qui, face à la droite en France mais aussi en Europe, mérite toute notre détermination, notre énergie et notre force de conviction.

Par François Rebsamen secrétaire national aux fédérations, Pierre Mauroy ancien Premier ministre, Stéphane Le Foll, Kader Arif, Robert Navarro, Harlem Désir députés européens, Jean-Noël Guérini président de conseil général, Daniel Vaillant, Bruno Le Roux, Patrick bloche, André vallini, députés, Jean-pierre Demerliat, sénateur, premiers signataires.
26 août 2004

La France manque de projet européen


la crise française de l'Europe sera peut-être finalement une chance. Le recul manifeste de l'influence de notre pays au sein de l'Union européenne va en effet inciter et sans doute contraindre à poser enfin la question de fond qu'escamotent d'ordinaire les responsables gouvernementaux, quelles que soient d'ailleurs leurs étiquettes : quel est exactement le projet européen de la France ? Quels sont ses objectifs, quels sont les moyens sélectionnés pour y parvenir ? La conjonction des échecs européens de la France et de la campagne du référendum sur la Constitution européenne va donner l'occasion de débattre pour une fois sur la scène publique de ces sujets qui engagent le destin du pays et qu'occultent présidents et ministres. Qu'il y ait depuis dix ans, diminution de l'influence française en Europe est un fait. Le traité de Nice a été un désastre, la Constitution européenne ne représente qu'un compromis honorable. Sur tous les champs où la France voulait faire avancer l'Europe, elle ne le fait soit qu'à tout petits pas (la défense, la coopération judiciaire), soit pas du tout (la fiscalité, le social). Paris voulait approfondir l'Europe avant de l'élargir, donc renforcer ses institutions avant de passer à 25 membres : c'est l'inverse qui a eu lieu, au détriment de notre capacité de négociation sur le projet de constitution. Le Parlement européen compte moins de députés français qu'avant, la Commission européenne un seul commissaire français au lieu de deux, et, au Conseil des ministres, la mécanique des droits de vote réduira notre rôle. Cela constitue un bilan négatif. Face à la mondialisation, la France aurait voulu une Europe forte et déterminée qui milite activement pour mettre en place des régulations collectives. Elle s'est montrée incapable d'y parvenir. Il n'y a là nul mystère : la France qui, à l'origine, fut le pays fondateur le plus influent de l'Europe et qui, durant un demi-siècle, avait su être à l'origine de la plupart des grandes initiatives de l'Europe en compagnie de l'Allemagne et du Benelux, parfois de l'Italie, n'a pa été capable de faire évoluer ses méthodes et sa stratégie. Elle a été conservatrice et arrogante, elle le paie aujourd'hui. Elle n'a pas su, elle n'a même pas tenté de constituer des coalitions de nations autour de ses projets. Elle a méprisé les «petits» pays (scandinaves ou d'Europe centrale), sous-estimé les puissances montantes (l'Espagne), négligé ses alliés traditionnels (l'Italie), rudoyé les nouveaux arrivants (Europe de l'Est). Elle a cru que l'alliance privilégiée, certes nécessaire, avec l'Allemagne, la dispenserait d'apprendre à convaincre et à apprivoiser les 23 autres pays. Ses ministres ont, comme toujours, passé le moins de temps possible à Bruxelles. Ils se sont comportés en amateurs, quand leurs homologues britanniques agissaient en professionnels. Dix ans plus tard, l'Europe devient, idéologiquement et politiquement, plus britannique que française. La tentation de beaucoup, chez les souverainistes bien sûr, mais aussi au sein d'une large fraction de la gauche, consiste à rejeter l'Europe qui nous échappe et à préconiser le non au référendum sur la Constitution européenne pour bloquer une évolution qui nous déplaît. Cela revient très exactement à pratiquer la politique du pire et à s'engager dans la voie la plus stérile. La Constitution européenne qui sera signée solennellement dans quelques semaines n'est certes pas celle dont on pouvait rêver. Elle n'en constitue pas moins une avancée démocratique incontestable et met en place un mode de fonctionnement viable, sinon idéal. Ce qu'elle a de libéral figurait déjà intégralement dans les traités précédents, et ce qu'elle a de social (à commencer par la charte des droits fondamentaux) n'avait jusqu'alors pas de valeur juridique. Globalement, elle représente donc un progrès, insuffisant mais indéniable. La rejeter serait refuser un progrès partiel faute de progrès total. La France ne s'isolerait pas seulement, elle dilapiderait ce qu'il lui reste de prestige et d'influence, elle s'interdirait ce qui faisait jadis sa force, c'est-à-dire sa capacité d'inspiration et d'innovation. Elle cesserait d'être l'accélérateur de l'Europe pour devenir son frein, elle passerait de l'avant-garde à l'arrière-garde. Politique de gribouille qui, de surcroît, nous enchaînerait au traité de Nice, le plus défavorable à la France. Quant à ceux qui prétendent qu'un non français pourrait déboucher sur une constituante des parlements européens et de l'assemblée de Strasbourg, ils commettent un contre-sens complet : ce sont les Etats qui verrouilleraient les décisions et accapareraient les pouvoirs, bien plus qu'avec la Constitution européenne. La bonne solution est donc au contraire le oui, pour. Il faudrait, à l'occasion de la campagne sur le référendum européen, formuler et fixer les objectifs européens de la France, définir comment utiliser la Constitution européenne pour continuer à avancer, grâce aux coopérations renforcées et en apprenant à former des coalitions en matière de défense, de fiscalité, de service public, de politique sociale, de gouvernance économique, de régulation internationale. Ce ne sont pas les objectifs qui manquent ni les moyens de les atteindre, grâce à la Constitution européenne, ou par de nouveaux traités. Encore faut-il pour cela apprendre à persuader les autres et à former des majorités : comme dans les démocraties.

Par Alain DUHAMEL
24 août 2004

Appel adressé aux élus

Présentez et expliquez avec nous la Constitution aux citoyens !

Sur la base du projet rédigé par la Convention, constituée très largement d’élus directs, nationaux et européens, les Chefs d’Etat ou de gouvernement de nos 25 Etats membres de l’Union européenne, ont adopté ensemble un accord instituant un traité constitutionnel pour l’Europe. Cette Constitution européenne exprime la volonté d’agir ensemble. Elle reflète aussi bien nos valeurs communes que notre souci de préserver nos identités.
[Lire la suite...]
20 août 2004

Entrée en vigueur de la Constitution

Insertion d'une image

Selon le Bureau de Paris du Parlement européen :


L'article IV-8 (p. 325 du texte français) est clair, la Constitution européenne entrera en vigueur au : 1er novembre 2006

Deux remarques cependant :

  1. Au cas où, à cette date, 1/5 ou moins des Etats-membres de l'Union (c'est-à-dire 5 ou moins) « éprouveraient des difficultés à ratifier », le Conseil européen se saisit de la question (p. 72 du texte des déclarations annexées à la Constitution).
  2. Certaines dispositions des traités ne seront pas applicables immédiatement pour des raisons de calendrier : par exemple la diminution du nombre de membres de la Commission (de 25 à 2/3 du nombre des Etats soit 17 pour UE-25 ou 19 pour UE-28) ne s'appliquera qu'à la fin du mandat de la Commission Barroso soit en 2009 (p. 32 du texte français).

Cette précision est destinée à « apaiser les inquiétudes ou incertitudes causées par certaines articles de presse affirmant que « la Constitution ne s'appliquera qu'en 2009 » - affirmation destinée le plus souvent à relativiser la gravité d'un échec éventuel de la ratification.


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20 août 2004

La CES en faveur du traité


 Le Traité constitutionnel doit contribuer à faire l'Europe sociale

° Le Traité constitutionnel doit contribuer à faire l'Europe sociale

Même si le projet de Traité constitutionnel de l'Union européenne rédigé l'année dernière par la Convention ne satisfait pas encore toutes les revendications de la CES, nous continuons à le considérer comme une étape cruciale dans la voie vers une plus grande intégration européenne, et en même temps comme une occasion historique de se rapprocher de la réalisation d'une Europe sociale réellement intégrante.

°La position de la CES

La CES a insisté dès le départ sur le fait que si la Constitution voulait gagner à sa cause un public quelque peu eurosceptique, il fallait qu'elle présente l'UE comme une création transparente, responsable et oeuvrant à l'amélioration de la qualité de la vie des gens. La CES insiste aussi sur son engagement en faveur du plein emploi et de l'économie de marché sociale.

°Que dit la Constitution ...

Malgré ses limites, le projet de Constitution avec ses 265 pages exprime de nombreux principes importants au niveau de la législartion européenne et apporte aussi des changements sur la façon de fonctionner.

20 août 2004

Le vote de la Constitution doit sceller la nouvelle Europe

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LE MONDE | 18.08.04 | 12h40

L'année 2004 figurera sans doute dans les annales de l'Histoire comme l'année de l'Europe. Non seulement en raison du pas décisif vers la réunification du continent avec l'adhésion des jeunes démocraties d'Europe centrale et orientale, de Chypre et de Malte le 1er mai. Mais aussi à cause de l'adoption en juin du traité constitutionnel, qui sera ratifié à Rome fin octobre.

Avec ces avancées décisives sur le double front de l'élargissement et de l'approfondissement de l'Union, c'est un cycle lancé il y a plus de dix ans qui s'achève. C'est pourquoi 2004 est aussi l'année de fondation de la nouvelle Europe.

Outre ces deux jalons fondateurs, soulignons encore d'autres faits marquants de la vie communautaire qui font de 2004 une année charnière, de transition et de changements : les élections européennes qui, pour la première fois, ont amené aux urnes des millions de citoyens de l'Europe unie pour élire un Parlement commun ;

la nomination par les 25 membres d'un nouveau président pour la Commission, José Manuel Durao Barroso, avec l'aval du nouveau Parlement ; la constitution d'un exécutif communautaire renouvelé qui entrera en fonctions en novembre.

Les prochaines années seront cruciales pour l'Europe, pour deux raisons. D'une part, parce que, au-delà du processus d'adhésion, il faut désormais assurer l'intégration des nouveaux membres.

J'estime que l'UE doit en faire sa priorité. En effet, si leur pleine intégration échoue, cela entraînera l'effondrement de la construction européenne en tant que projet de paix, de stabilité, de prospérité partagée et de développement durable fondé sur l'économie sociale de marché, la solidarité et la cohésion économique, sociale et territoriale entre tous ses membres.

D'autre part, parce que l'approfondissement politique de l'Union n'a pas pris fin avec l'adoption d'une nouvelle Constitution, qu'il convient d'ailleurs de saluer. Il s'agit d'une décision historique et irréversible qui marque la fin d'un cycle prolongé et épuisant de réformes incomplètes qui s'éternisait depuis Maastricht et mettait en cause la crédibilité de l'UE.

Le consensus auquel sont parvenus les chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Cinq après l'échec enregistré au Conseil de décembre 2003 traduit ainsi leur volonté sans équivoque de doter l'Union d'une Constitution où tous les citoyens et les Etats se retrouvent. Cette charte devrait aussi permettre de renouveler les termes d'un pacte européen renforcé.

C'est, par ailleurs, la conviction qu'il ne s'agissait pas, à l'heure actuelle, de procéder à une simple révision des traités qui a amené le Conseil à innover dans la préparation des travaux.

La convocation inédite d'une convention fonctionnant à l'image d'une assemblée constituante répond justement au dessein de l'UE de procéder à une réforme de fond, fondée sur une définition plus claire de ses objectifs, moyens et finalités, et de renforcer sa légitimité politique.

Ce qui est en jeu, c'est une loi fondamentale destinée à encadrer la vie collective de centaines de millions d'Européens et à être appliquée par tous les Etats membres.

C'est pourquoi il est compréhensible qu'il y ait, d'une part, une inévitable et salutaire diversité de positions, d'attentes et de revendications de départ et, de l'autre, un besoin de trouver des compromis qui, par définition, exigent des concessions et, probablement, l'acceptation de solutions négociées.

Celles-ci peuvent, selon les cas, rester en deçà ou aller au-delà des prétentions individuelles des Etats membres. C'est ce qui s'est produit lors du Conseil européen de juin. Et si l'impasse et le blocage ont cédé le pas au dialogue et à la concertation, c'est justement parce qu'il y avait une conscience commune plus forte que c'était l'avenir de l'Europe qui était en jeu, et que cela valait la peine d'insister, malgré le risque d'un nouvel échec.

Lors de ce Conseil, c'est l'intérêt général et le sens de l'Histoire qui ont prévalu. C'est l'Europe unie qui a gagné. Mais il faut maintenant gagner les Européens.

Il ne fait aucun doute que l'adoption du traité constitutionnel représente un événement irréversible. Nous devons désormais nous battre pour sa ratification. Personne n'ignore qu'il s'agira d'un processus complexe et long, perméable à des interférences multiples et aléatoires, souvent soumis à des conditions et à des questions accessoires qui, sur le plan de la substance, lui sont complètement étrangères. De même, personne n'ignore que le résultat de ce processus est d'autant plus incertain que de nombreux référendums nationaux vont avoir lieu.

Aussi est-il plus que jamais nécessaire de conjuguer nos efforts pour relever l'énorme défi que représente la ratification de la Constitution. Nous ne pouvons nous permettre de passer à côté de l'occasion historique que ce défi représente pour l'Europe, pour chacun de ses membres et pour tous les Européens. A l'issue de cette bataille, il n'y aura ni vainqueurs ni vaincus. Nous prendrons en main notre avenir ou nous reculerons dans l'Histoire.

Il ne fait pour moi aucun doute que nous misons juste en pariant sur l'Europe et que, dans notre monde globalisé, l'intégration européenne est devenue une question d'identité. C'est, donc, pour l'Europe, et non contre elle, que nous devons nous battre, pour la défense intransigeante du patrimoine de valeurs et de principes qui, jusqu'à présent, ont modelé son visage. Et notamment en préservant l'égalité, en renforçant la solidarité et en maintenant la cohésion entre ses membres.

Le futur traité incarne une conception de l'Europe fidèle à la vision de ses fondateurs, qui lui permettra de continuer à s'affirmer, au cours de ce XXIe siècle, comme un espace de plus en plus vaste de paix, de démocratie, d'économie sociale de marché et de citoyenneté partagée.

Cette Constitution consacre les valeurs et les principes qui fondent l'Europe comme projet commun de société et comme communauté de destin. Elle y inclut désormais la charte des droits fondamentaux. Le principe d'égalité entre les Etats membres est clairement stipulé dans le respect de la diversité culturelle, religieuse et linguistique.

On y reconnaît le principe de cohésion sociale, économique et territoriale de l'Union. On y réitère la volonté d'approfondir les politiques communes pour garantir un avenir de prospérité, de sécurité et de justice. On y ouvre la voie à un véritable gouvernement économique de la zone euro en incitant ses membres à développer une coordination encore plus étroite des politiques économiques au profit du développement durable et de l'emploi. On y relance la politique extérieure et de sécurité commune ainsi que la politique européenne de défense.

Enfin, on y dote l'UE d'une architecture institutionnelle renforcée qui lui permettra de poursuivre sur la voie de l'approfondissement politique de l'Europe en tant qu'union d'Etats et de peuples, dans le respect des identités et des diversités nationales.

Symbolisant le début d'un nouveau cycle dans la construction européenne, le traité offrira aux Européens une vision de l'avenir et un dessein politique en proposant des réponses adéquates aux défis que lance le monde contemporain. Je pense en particulier à l'approfondissement d'une politique commune en matière de justice et d'affaires intérieures, qui y est préconisée et, naturellement, au développement d'une politique extérieure, de sécurité et de défense commune renforcée.

Celle-ci devrait permettre à l'UE de garantir son autonomie stratégique dans les domaines essentiels de la sécurité. Mais aussi de s'affirmer davantage chaque jour comme un moyen irremplaçable pour atteindre la paix, la stabilité, la prospérité, la démocratie, la justice et le respect des droits de l'homme dans le monde.

Telles sont, pour moi, quelques-unes de nos priorités, que la Constitution valide pleinement en dotant l'Union des instruments pour y répondre et en fixant le cadre de leur application. Il faut donc que ce traité soit ratifié dans un délai raisonnable. Cet objectif doit être notre cause commune.

Jorge Sampaio est président, socialiste, de la République portugaise.

• ARTICLE PARU DANS L'EDITION DU 19.08.04
19 août 2004

Le journal Le Monde se paie votre tête

Dans un article de ce jour Rafaële Rivais du journal Le Monde expose comment les citoyens européens méconnaissent leurs institutions. Décrivant avec force détails les sondages indiquant que seulement un tiers de la population en âge de voter s'apprêtait à se rendre aux urnes les 10 et 13 juin prochain pour élire les députés européens, elle oublie d'écrire que la première des fautes en incombent aux journalistes eux-même et des journalistes français en particulier.

Quand les journalistes parlent de "Bruxelles" comment peut-on savoir de qui il s'agit ? Vu qu'à "Bruxelles", il y a le siège du Parlement européen, du Conseil des ministre de l'Union européenne, de la Commission européenne, de l'OTAN et de l'Union de l'Europe Occidentale. Alors, comment s'y retrouver ?

Lorsque, pour parler des membres de l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, le même journal parle de "députés européens" alors que ce sont des députés nationaux, qui entretient la confusion ?

Quand une émission de France 3 (diffusée très tard, heureusement vu le contenu) s'intitule "France Europe Express" mais n'aborde que des questions strictement franco-françaises, comment croire que les citoyens français seront utilement éclairés sur les enjeux européens.

Et après, ça vient pleurer que "l'Europe, c'est compliqué", "les gens n'y comprennent rien". Ben oui, forcément, vu que les médias ne font pas correctement leur travail !
10 août 2004

Un blog pour quoi faire ?

Le débat sur la future constitution européenne est le débat majeur de la période. Depuis 2000 et Le Sommet de Nice, l'avenir des Institutions est à l'ordre du jour. Après l'Union économique et monétaire, voici venu (tardivement) le temps de l'Union politique. La Constitution européenne était le voeu de tous les fédéralistes. Mais elle divise notamment en France. Fruit d'un compromis entre les diverses forces politiques en présence, elle est jugée "trop libérale" par certains. Or, dans beaucoup de domaines, elle va plus loin que les diverses constitutions nationales.

Après que le Président de la République eût annoncé qu'il consulterait les Français par référendum, deux camps vont donc se former, transcendant parfois les clivages politiques traditionnels. le "Non" et le "oui" avec leurs parts de gens sincères, d'adeptes de postures tacticiennes, de démagogues et d'opportunistes. Pour discerner le vrai du faux, il faut disposer des arguments. Même si nous sommes "plutôt pour le oui", nous voulons contribuer au débat avec d'autres.

10 août 2004

Qui sommes-nous ?

Nous sommes des militants de gauche qui pensons que le renouveau idéologique de la pensée socialiste en France passe par l'Europe. Nous refusons le chantage qui consiste à insinuer qu'il faut choisir entre l'Europe et la gauche. Nous croyons que socialistes et sociaux-démocrates, sans renier leur histoire doivent désormais marcher ensemble et frapper ensemble.

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